1965
Mise à jour : 05/10/1999
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En Janvier 1965 -- Grande-Bretagne

Le gouvernement britannique finance juste le minimum pour que le projet Black Arrow puisse continuer.

Geoff O'Callaghan

En février 1965 -- France

Pierre SOUFFLET, Ancien Directeur des engins au Ministère des Armées et Ancien Président-Directeur-Général de la Société Européenne de Propulsion se souvient :

"En février 1965, le CNES à lancé une offensive pour passer du liquide à la poudre pour Diamant-A, car les trois premiers essais du premier étage Emeraude du futur Diamant avaient été des échecs.

Bien que nous fussions partisans de la poudre pour les engins balistiques, nous persuadâmes les ministres de l'époque de poursuivre Diamant avec un premier étage à liquide pour des raisons de délai essentiellement, la poudre ne permettant pas un premier tir fin 1965.

Je me souviens d'un grand défenseur de la propulsion à liquide qui n'appartenait pas au CNES.

Il m'avait déclaré un jour : la propulsion à poudre pour les engins balistiques va de soi mais vous savez bien que ces programmes ne viennent que par la volonté du Général de Gaulle.

Quand il ne sera plus là, on ne fera plus d'engins balistique : donc, faites des engins balistiques à liquide, ils nous serviront pour les lanceurs de satellites.

L'ambition technologique : Naissance d'Ariane, Rive Droite, 1995

Essais de compatibilité entre le lanceur Diamant et le satellite Asterix
dans les ateliers de St Médard près de Bordeaux.

27/02/1965 -- France - Algérie

Succés du quatrième essai du véhicule expérimental VE-121 Emeraude numéro 4.

Le lancement a lieu depuis depuis Hammaguir près de Colomb-Béchar en Algérie.

Le VE-121 est constitué d'un premier étage à propulsion liquide, d'un second étage inerte simulant la masse et dimensions du futur VE-231 Saphir et d'une tête de mesure.

Jacques Villain , La force de dissuasion française, Genèse et évolution, Docavia - Volume 26, Editions Larivière, 1987

Le VE-121 Emeraude No 5 sur son pas de tir.

22/03/1965 -- Europe - Australie

Succés du troisième tir, F3, du premier étage de la fusée Europa-1 du CECLES/ELDO à Woomera en Australie.

Ce premier étage est basé sur la fusée Anglaise Blue-Streak.

C. Rothmund, Europa et Cora - Les fusées oubliées, 1989

Un Blue Streak en phase finale d'assemblage.

Un Blue Streak.

Avril 1965 -- Europe

Après une réunion intergouvernementale en avril 1965, la crise au CECLES/ELDO est résolue.

C. Rothmund, Europa et Cora - Les fusées oubliées, 1989

21/04/1965 -- Grande-Bretagne - Australie

Lancement d'une fusée Black Knight à deux étage, BK21, depuis Woomera en Australie.

Nicholas Hill et Jean-Jacques Serra

18/05/1965France - Algérie

Premier tir de la fusée VE-111 LG Topaze, numéro 1, depuis Hammaguir près de Colomb-Béchar en Algérie.

Son rôle est de permettre la mise au point d'un système complet de guidage inertiel comprenant une centrale avec des gyroscopes, des accéléromètres et un calculateur.

Ce tir est le premier réalisé avec une fusée guidée par inertie.

Jacques Villain, La force de dissuasion française, Genèse et évolution, Docavia - Volume 26, Editions Larivière, 1987

P Jung, Agate and its forebears early french "Precious stones" rockets, IAA-92-0194, 1992

la tête de la fusée VE-111 LG Topaze.

la fusée VE-111 LG Topaze.

13/05/1965 -- France - Algérie

Succés du cinquième et dernier essai du véhicule expérimental VE-121 Emeraude numéro 5.

Le lancement a lieu depuis depuis Hammaguir près de Colomb-Béchar en Algérie.

Jacques Villain , La force de dissuasion française, Genèse et évolution, Docavia - Volume 26, Editions Larivière, 1987

Le VE-121 Emeraude No 5 sur son pas de tir.

21/05/1965 -- France - Algérie

Dernier tir de la fusée VE-111 LG Topaze, numéro 2, depuis Hammaguir près de Colomb-Béchar en Algérie.

Sur deux tirs, deux succés sont enregistrés.

Au total, 14 tirs du VE-111 Topaze furent effectués dont 13 avec succès.

Les résultats très satisfaisants obtenus avec les VE-110 Agate et VE-111 Topaze permettent de passer à la phase suivante, celle de la validation du premier étage du VE-231 Saphir.

Jacques Villain, La force de dissuasion française, Genèse et évolution, Docavia - Volume 26, Editions Larivière, 1987

P Jung, Agate and its forebears early french "Precious stones" rockets, IAA-92-0194, 1992

la tête de la fusée VE-111 LG Topaze.

la fusée VE-111 LG Topaze.

24/05/1966 -- Europe - Australie

Succés du lancement du premier étage de la fusée Europa-1, tir F4, avec les étages spérieurs inertes et un satellite d'essai à Woomera en Australie.

C. Rothmund, Europa et Cora - Les fusées oubliées, 1989

Europa-1 sur son pas de tir.

31/05/1965 -- France - Algérie

Succés du cinquième tir de la fusée VE-210-D Rubis depuis Hammaguir près de Colomb-Béchar en Algérie.

Christopher Rothmund, History of the french souding rocket programmes, Mars 1991

Juin 1965 -- France

Pour palier au problème survenu lors du tir du la fusée Lex-01, l'ONERA conçoit le projet de transferer automatiquement l'oxydant et l'azote de pressurisation dans la fusée au moment du tir.

La séquence dure 25 secondes au bout desquelles la réaction automatique d'un verin commande la vanne pyrotechnique de la fusée.

Pour obtenir une combustion à forte intensité et à haut rendement, exempte de vibrations à tous les régimes, trois cents tir au banc sont nécessaire pour atteindre un ecellent résultat.

Trois fusées Lex-02 sont tirées au-cours de cette campagne.

Succées des trois tirs depuis l'Ile du Levant, au Centre d'Essai et de Recherche en Engin Spéciaux (CERES).

Une des fusées, d'une masse initiale de 78 kg a atteint l'altitude de 68 Km.

Pierre Duban, La fusée sonde Lex, ONERA, Tiré à part No 568, 1968

Pierre Berton, Les nouvelles de l'ONERA, Numéro 101, 1998

Le système de transfert automatique.

03/06/1965 -- France - Algérie

Succés du sixième et dernier tir de la fusée VE-210-D Rubis Rubis depuis Hammaguir près de Colomb-Béchar en Algérie.

Cette série de tirs à permis de qualifier le troisième étage du lanceur Diamant.

Christopher Rothmund, History of the french souding rocket programmes, Mars 1991

05/06/1965 -- France - Algérie

Suite à la demande du CNES à la fin de 1962, et pour démontrer la qualité du matériel de contrôle proposé pour le lanceur Diamant, tir d'une fusée-sonde Rubis depuis Hammaguir près de Colomb-Béchar en Algérie.

Rubis 01 emporte une case/satellite construite par l'électronique Marcel Dassault.

Tout fonctionne parfaitement et la jeune équipe de la division satellite montre à la satisfaction de la SEREB et des militaires qu'elle est opérationnel.

Rien n'y fait la DMA reste intraitable, s'appuyant sur les accords DMA/CNES de 1962

Christopher Rothmund, History of the french souding rocket programmes, Mars 1991

C. Carlier & M. Gilli, Les trente premières années du CNES, L'agence française de l'espace 1962-1992, La documentation Française, ISBN 2-11-003206-5, 1994

15/06/1965 -- France

Tacite (Tentative d'Analyse du Contraste Infrarouge Terre-Espace) est une fusée monoétage à stabilisation aérodynamique par un empennage cruciforme.

Elle comporte de petites tuyères d'éjection d'azote pour la mise en rotation.

Elle utilise un propulseur Stromboli SEPR 739-2 chargé d'un bloc de poudre Plastolane d'une durée de propulsion de 20 secondes.

D'une masse totale au départ de 1738 Kg sans la pointe utile pour une hauteur de presque 8 mètres.

Cet essai est réalisé depuis l'Ile du Levant, au Centre d'Essai et de Recherche en Engin Spéciaux (CERES).

La fusée tacite a permie à la charge utile de 229 Kg, composée de différants télescopes équipés de détecteurs infra-rouges, d'atteindre l'altitude de 180 km.

C. Delisle, Caractéristique principales des fusées-sondes de l'ONERA, Note Technique 118, 1967

Une fusée Tacite.

05/07/1965 -- France

Premier lancement d'une fusée VE-231 P Saphir, numéro 1, depuis Hammaguir près de Colomb-Béchar en Algérie.

Dans le programme militaire initial, la fusée VE-231 Saphir doit permettre d'expérimenter les techniques de pilotages, de séparation entre le premier et le deuxième étage, de guidage et de rentrée dans l'atmosphère de la tête de mesure.

Elle est composée d'une fusée VE-121 Emeraude comme premier étage et d'une fusée VE-111 L Topaze comme deuxième étage.

Jacques Villain, La force de dissuasion française, Genèse et évolution, Docavia - Volume 26, Editions Larivière, 1987

P Jung, Agate and its forebears early french "Precious stones" rockets, IAA-92-0194, 1992

La tête balistique du VE 231 P No1.
La vitesse de rentrée était proche de 4000 m/s.

10/07/1965 -- France

Deuxièmer lancement d'une fusée VE-231 P Saphir, numéro 2, depuis Hammaguir près de Colomb-Béchar en Algérie.

P Jung, Agate and its forebears early french "Precious stones" rockets, IAA-92-0194, 1992

Camp militaire d'Agadès implenté au Niger
pour le suivi des essais des VE-231

28/07/1965 -- Grande-Bretagne - Australie

Lancement d'une fusée Black Knight à deux étage, BK23, depuis Woomera en Australie.

Nicholas Hill et Jean-Jacques Serra

Une fusée Black Knight à deux étages.

29/09/1965 -- Grande-Bretagne - Australie

Lancement d'une fusée Black Knight à deux étage, BK24, depuis Woomera en Australie.

Nicholas Hill et Jean-Jacques Serra

30/09/1965 -- France - Algérie

Deuxième tir de la fusée sonde Rubis, depuis Hammaguir près de Colomb-Béchar en Algérie.

Rubis 02 permet à l'observatoire radio-astronomique de Paris-Meudon, de réaliser une expérience de radio-astronomie, en plaçant une charge utile à 1760 Km d'altitude permettant une mesure avec une grande précision du bruit galactique.

Cette expérience est un succés partiel car la réception du signal est perturbé par des émissions hertziennes au sol.

L'altitude atteinte lors de ce tir est de 1760 Km.

Christopher Rothmund, History of the french souding rocket programmes, Mars 1991

09/10/1965 -- France - Algérie

Dernier tir de la VE-231 P Saphir depuis Hammaguir près de Colomb-Béchar en Algérie. Sur trois tirs, deux succés sont enregistrés.

Jacques Villain, La force de dissuasion française, Genèse et évolution, Docavia - Volume 26, Editions Larivière, 1987

P Jung, Agate and its forebears early french "Precious stones" rockets, IAA-92-0194, 1992

Un VE 231.

15/10/1965 -- France - Algérie

Premier lancement de la fusée vesta numéro 1, depuis Hammaguir en Algérie.

Le but de ce tir est l'étude du comportement de la fusée.

Christopher Rothmund, History of the french souding rocket programmes, Mars 1991

Lancement d'une fusée Vesta.

25/10/1965 -- France - Algérie

Deuxième lancement d'une fusée vesta, numéro 2, depuis Hammaguir en Algérie.

Le but de ce tir est l'étude du comportement de la fusée.

Christopher Rothmund, History of the french souding rocket programmes, Mars 1991

29/10/1965 -- France

Premier essai de l'étage Coralie complet au banc PF4 de Vernon, pendant 96 secondes.

Coralie est le deuxième étage du lanceur Europa.

C. Rothmund, Europa et Cora - Les fusées oubliées, 1989

22/11/1965 -- France - Algérie

Des techniciens mettant en place les étages du lanceur Diamant-A remarquent que l'une des quatres tuyères du deuxième étage "Topaze" de la fusée a été très légèrement éraflée lors du transport depuis Saint-Médard-en-Jalle, près de Bordeaux, où la fusée a été assemblée une première fois pour que soit vérifiée la compatibilité mécanique et électrique entre les étages, et entre le dernier étage et le satellite.

Pour cette simple éraflure, qui aux dires des responsables eux même, ne doit pas influencer l'issue du vol, l'étage tout entier est changé.

Collectif d'auteurs, La grande aventure de l'espace, tome 1, Editions Rombaldi, 1967

L'arrivée du deuxième étage
et du satellite A1 à Hammaguir.

Vérification du lanceur
Diamant-A à Hammaguir.

25/11/1965 -- Grande-Bretagne - Australie

Lancement d'une fusée Black Knight à deux étage, BK18, depuis Woomera en Australie.

L'altitude atteinte avant la phase de rentrée est de 644 Km.

C'est la dernière fusée Black Knight lancée tout types confondues.

Nicholas Hill et Jean-Jacques Serra

Plan d'une fusée Black Knight à deux étages.

26/11/1965 -- France - Algérie

Initialement prévu pour 07h 30', et retardé une première fois jusqu'à 09h 30', le lancement à 15h 47' 21'' 15''' (Heure de Paris), du premier satellite français A-1 (A pour armée mais rapidement appelé Asterix), par une fusée Diamant-A depuis Hammaguir près de Colomb-Béchar (Algérie) du pas de tir Brigitte a lieu.

Six cents vingt secondes plus tard, la France devient la troisième puissance spatiale.

A Hammaguir c'est un enthousiasme difficilement imaginable, mais il y a pourtant un point noir au tableau, le satellite semble silencieux.

Ni les radars de l'escorteur "Guépratte", en Méditerranée, pas plus que les stations Iris de Beyrouth et Bretigny n'ont pu entrer en contact avec lui.

Heureusement, le radar à grande porté "Aquitaine" suit le satellite jusqu'à plus de 3000 kilomètres de distance.

Ses informations permettent de déterminer les caractéristiques de l'orbite avec une bonne précision et donc de pointer toutes les antennes vers l'ouest, en prévision du moment où, après son premier tour de la Terre il réapparaîtra dans le ciel...

Et effectivement, il réapparaît.

Ses émissions sont faibles, mais elles sont captées et, la grande nouvelle peut être officiellement annoncé au monde à 18h 00'.

Jack Muller se souvient :

"Le premier satellite français lancé d'Hammaguir par la fusée Diamant-A était une modeste capsule appelée prosaïquement A-1 par les ingénieurs responsables de sa conception.

Lors de sa présentation aux journalistes, ceux si découvrirent qu'un ressort en assurait l'éjection et que l'objet avait un air de famille avec une marionnette de dessin animé popularisée par la télévision et dénommée Zébulon.

La presse eut tôt fait de baptiser le satellite Zébulon au grand dam de certaines autorités qui redoutèrent que ce terme trop proche du mot arabe maghrébin Zebbi et de ses différentes déformations populaires, ne provoque un incident diplomatique.

On chercha d'urgence un nom de substitution qui soit bien accueilli par les journalistes et le public : c'est le Gaulois Astérix, héros d'une bande-déssinée très prisée, qui sauva la situation et donna son nom à A-1.

On avait évité l'incident, mais cette péripétie eu deux conséquences :

la première, c'est que l'on vit longtemps sur les bureaux des ingénieurs du CNES des figurines de Zébulon envoyées par le créateur de la marionnette, heureux d'une telle publicité, et la seconde, du reste toujours en vigueur, fut que tout projet devrait être baptisé dès les premières études de mission. On ne laisserait pas ce plaisir aux journalistes.".

Pierre Messmer, Ministre des Armées en 1965 se souvient :

"Le premier lancement de Diamant s'est trouvé, quelques jours avant l'élection présidentielle de 1965. Prudemment, les responsables se sont tournés vers moi pour savoir s'il était opportun de tenter ce lancement; non moins; prudemment je me suis retourné vers le général de Gaulle m'attirant cette réponse:

- Dites-donc, c'est de votre responsabilité !

Ce qui était vrai, puisqu'il s'agissait d'une expérience et non d'un lancement opérationnel militaire, celui-la seul recquérant, comme ce fut le cas pour l'arme atomique du Mirage IV, l'autorisation du Général.

Néanmoins, j'ai poussé un ouf de soulagement quand j'ai appris que le lancement finalement autorisé avait réussi. Dans le cas contraire, c'eût aussi été de ma responsabilité...".

Collectif d'auteurs, La grande aventure de l'espace, tome 1, Editions Rombaldi, 1967

L'Aventure de la bombe, Plon, 1985

C. Carlier & M. Gilli, Les trente premières années du CNES, L'agence française de l'espace 1962-1992, La documentation Française, ISBN 2-11-003206-5, 1994

Le satellite Asterix.

Le lanceur Diamant A.

Décembre 1965 -- France

Après l'analyse des résultats de la campagne de juin 1965, l'ONERA arrête le modèle définif de la fusée Lex-02-B en décembre 1965.

Pierre Duban, La fusée sonde Lex, ONERA, Tiré à part No 568, 1968

Pierre Berton, Les nouvelles de l'ONERA, Numéro 101, 1998

Une fusée Lex 02.

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