1958
Mise à jour : 24/11/1999
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En 1958 -- France

Le Comité d'Actions Scientifiques de la Défense Nationale (CASD), avec comme maître d'oeuvre le Centre National d'étude des télécommunications (CNET), commande en 1958, à Sud Aviation l'étude de fusées-sondes à poudre dont le stockage et l'utilisation sont simplifiés.

Christopher Rothmund, History of the french souding rocket programmes, Mars 1991

En 1958 -- France

Barré reçoit le Prix Muteau de l'Académie des Sciences pour l'ensemble de ses travaux concernant l'Astronautique et les Engins.

Jacques Villain, Jean-Jacques Barré pionnier français des fusées et de l'astronautique, SEP, 1993

31/01/1958 -- Etats-Unis

A 20h30 heure locale. Le compte à rebours, litanie des mille et une vérifications a effectuer avant la mise à feu, débute au Cap Kennedy. Il sera plusieurs fois interrompu pour de fausses alertes.

À Augusta, en Géorgie, dans sa propriété de week-end, le président Eisenhower attend près de son téléphone.

22h42. Douze personnalités sont réunies dans la grande salle des télécommunications du Pentagone pour suivre ce lancement qui tient en émoi le pays tout entier, pressé de prendre sa revanche. Von Braun consulte sa montre : plus que trois minutes d'attente. A tout moment un incident peut encore survenir.

Venue du cap Canaveral, à treize cents kilomètres de là, une voix égrène le compte à rebours dans les hauts parleur. Car il n'y a pas encore de transmission télévisée, comme aujourd'hui. On en est maintenant aux secondes...

- Mise à feu !

C'est le Dr Kurt Debus qui, comme au bon vieux temps de Peenemünde, et comme il le fera plus tard pour Apollo, dirige le lancement. Il bascule un interrupteur, et aussitôt le propergol coule à flots dans la chambre de combustion.

Une langue de feu orangée jaillit de la tuyère, illuminant la plate-forme de lancement et ses environs. Un nuage de fumée monte dans le faisceau des projecteurs.

A l'intérieur du blockhaus l'équipe de lancement trépigne

- Go, baby, go !

Jupiter C quitte enfin le sol, avec à son sommet un cylindre de quinze centimètres de diamètre et quatre vingt-dix centimètres de long. Le physicien James Van Allen y a logé des compteurs de radiations, des thermomètres et deux minuscules émetteurs radio. Puis le point lumineux de la flamme s'amenuise et se fond dans la nuit, tandis que les diffèrents étages, les uns après les autres, communiquent au satellite une vitesse toujours plus grande.

A Washington, Von Braun respire mieux. Autour de lui, l'ambiance est calme. Quelques minutes plus tard, la station d'Antigua, aux Antilles, fait savoir que le quatrième étage s'est bien allumé, et qu'elle reçoit parfaitement les émissions du satellite. Sept minutes après le lancement, Explorer 1 est en principe en orbite. Mais il faut qu'un tour complet soit bouclé avant de crier victoire.

Or, plus d'une heure et demie va s'écouler sans que l'on ait plus de nouvelles du satellite qui, après ce laps de temps, aurait dû être capté par les stations d'écoute en Californie. A l'instant prévu c'est le silence, un silence pesant.

Nous commencions vraiment à désespérer, a confié Von Braun, mais il ne fallait pas le montrer, car nous avions autour de nous toutes les "grosses légumes". Nous devions les convaincre que tout allait pour le mieux.

A 0h33, William Pickering n'y tient plus et appelle la station de Californie. Rien, toujours rien.

Il est 0h38 lorsque la mélodie céleste tant attendu jaillit soudain du haut-parleur. Von Braun ferme un bref instant les yeux, savourant ce succès, puis consulte sa montre : huit minutes de retard. " Explorer " a dû poursuivre sa course dans l'espace plus loin que prévu. C'est la seule explication...

Wilbur Brucker, le chef d'état-major de l'armée, s'avance le premier pour lui serrer la main, et Von Braun accueille ses félicitations avec un sourire entendu.

- Si les choses avaient mal tourné, dit-il en plaisantant, j'aurais mis des lunettes noires pour ne pas qu'on me reconnaisse, et j'aurais été me cacher tout au fond de la salle de cinéma...

Pour l'instant, il se tient dans la lumière rayonnante du triomphe. Exactement cent dix-neuf jours après Spoutnik 1 l'Amérique aussi a son satellite. Lui et ses collaborateurs viennent de libérer les Américains du syndrome du Spoutnik. Von Braun est devenu en quelques minutes un héros national. En quittant la vaste enceinte du Pentagone, il jette machinalement un regard vers le ciel et découvre la Lune, distante. Elle est là, pour lui, comme une invitation. Et il sait déjà qu'il va pousser l'Amérique, presque malgré elle, dans l'âge spatial.

Au cap Canaveral, le général John Medaris et les deux ingénieurs de Peenemünde qui se trouvent avec lui, Ernst Stühlinger et Walter Haussermann, vont fêter cette victoire jusqu'à l'aube.

Pierre Kohler & Jean-René Geermain, Von Braun contre Korolev, Duel pour la conquête de l'espace, Plon, 2-259-02749-0, 1993

C. Carlier & M. Gilli, Les trente premières années du CNES, L'agence française de l'espace 1962-1992, La documentation Française, ISBN 2-11-003206-5, 1994

13/05/1958 -- France

Nomination de M. Pfimlin comme président du Conseil.

Initiation à la force de frappe française (1945-2010), M. Theleri, Stock, 2-234-04700-5, 1997

23/05/1958 -- Allemagne

Naissance de Thomas Reiter à Francfort sur-le-Main, Allemagne

ESA

01/06/1958 -- France

Nomination du général de Gaulle comme président du Conseil.

Initiation à la fore de frappe française (1945-2010), M. Theleri, Stock, 2-234-04700-5, 1997

07/09/1958 -- Grande-Bretagne - Australie

Lancement à 20h03' de la première fusée Black Knight, BK01, depuis Woomera en Australie.

L'objectif de ce tir est de tester différentes procédures :

Au sol, les moyens de recherche de l'ogive ainsi que les système de suivie et de télémètrie.

En vol, la propulsion, le contrôle d'atitude et le guidage de la fusée

Ce tir est un succès partiel, à cause d'un défaut électrique entaînant l'arrêt prématuré du moteur après 132 secondes de fonctionnement alors que 90% des propergols avaient brûlés.

L'altitude atteinte est de 225 Km.

Nicholas Hill

Jean-Jacques Serra

Une fusée Black Knight.

19/11/1958 -- France

Naissance de Jean-François Clervoy à Longeville-les-Metz.

Encyclopedia Astronautica