1957
Mise à jour : 28/07/1999
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En 1957 -- France

Création de la société Sud-Aviation issue du regroupement en 1957, des sociétés Sud-Est-Aviation (SNCASE) et Ouest-Aviation (SNCASO).

Christopher Rothmund, History of the french souding rocket programmes, Mars 1991

En 1957 -- Grande-Bretagne

En 1957, le Royal Aircraft Establishment développe la fusée Black Knight qui permet d'étudier la rentrée dans l'atmosphère des tête nucléaies.

22 lancements couronnés de succés ont lieu de 1958 à 1965.

C. Carlier & M. Gilli, Les trente premières années du CNES, L’agence française de l’espace 1962-1992, La documentation Française, ISBN 2-11-003206-5, 1994

13/05/1957 -- France

Naissance de Claudie André-Deshays au Creusot.

Une française de l'espace, Claudie André-Deshays & Yolaine de la Bigne, éditions Plon, ISBN 2-259-18496-0, 1996

16/06/1957 -- France

Nomination de monsieur Bourgès-Maunoury comme président du Conseil.

Initiation à la force de frappe française (1945-2010), M. Theleri, Stock, 2-234-04700-5, 1997

04/10/1957 -- Union-Soviètique

La fusée R-7 Sémiorka se dresse, verticale, sur sa plate-forme de tir, immense construction bétonnée sous laquelle apparaît le carneau long de plus de deux cents mètres et destiné à canaliser les flammes devant s'échapper des vingt chambres de combustion du premier étage.

Cette fusée, conçue par l'OKB-1 (bureau d'études n° 1) dirigé par le constructeur principal Sergueï Pavlovitch Korolev, est impressionnante. Avec une masse au décollage de 267 tonnes, elle est la plus imposante et la plus puissante des fusées réalisées à ce jour dans le monde. A son sommet, c'est-à-dire à 29 mètres de hauteur, elle contient Spoutnik-1, le premier satellite que les Soviétiques vont tenter de mettre en orbite.

Il est 5h45 du matin en ce quatre octobre 1957 et l'ordre est donné de procéder au remplissage des réservoirs. Progressivement, la tension monte; l'interrogation se lit sur les visages. Il est vrai que ce lancement est le cinquième de la R-7 et que les deux premiers ont été des échecs. Ainsi, avec cinquante pour cent de succès, et même si les deux plus récents tirs ont été des réussites, on peut avoir des doutes. Bref, l'ambiance est celle inhérente à chaque lancement.

Un curieux mélange de confiance et d'incertitude. Le doute vient probablement du fait que cette fusée est innovante par rapport à celles qui l'ont précédée. Elle a pris naissance en février 1953 lorsque le gouvernement a décidé de réaliser un missile intercontinental capable d'atteindre les États-Unis. Korolev avait alors repris l'idée de Mikhail K. Tikhonravov qui consistait à disposer autour du corps central de la fusée quatre accélérateurs devant être largués au cours du vol propulsé.

Ainsi, cette fusée était constituée de deux étages assemblés en faisceau, et non superposés comme c'est le cas dans la plupart des fusées multiétages. Pour la propulsion, Korolev s'était adressé à l'OKB-456 de Valentin Petrovitch Glouchko et avait retenu des moteurs à une chambre de combustion et à kérosène-oxygène liquide de l'ordre de 65 tonnes de poussée. Pour le pilotage, Glouchko s'était opposé à la proposition de Korolev qui consistait à prévoir des petits moteurs orientables. On avait donc retenu la formule des déviateurs placés dans le jet long propulsif est associés à des gouvernes aérodynamiques comme dans les fusées précédentes.

Les deux tirs consécutifs réussis ont été déterminants dans la suite des événements qui allaient dès lors se précipiter. Le lanceur est prêt, et il s'agit maintenant de procéder le plus rapidement possible au lancement du Spoutnik. Les équipes de Korolev travaillent sans relâche. Le trois août, avant les deux derniers tirs de la R-7, ont eu lieu les essais d'intégration du satellite sur le lanceur. Puis, le vingt septembre, la commission d'État, présidée par V. M. Riabikov et à laquelle participe le maréchal Nédéline, Korolev et Keldych, se réunit pour fixer la date du tir. Ce sera le cinq octobre.

La préparation du tir se déroule de façon si satisfaisante qu'une avance de deux jours est prise par rapport aux prévisions. Toutefois, une journée sera utilisée au remplacement d'une des batteries du satellite qui perdait son électrolyte. Korolev signe l'ordre de tir le deux octobre, et le quatre, à 05h45 du matin, le remplissage des réservoirs commence.

Désormais, tout est prêt. Dans le poste souterrain de contrôle des opérations de lancement, S. P. Korolev et son adjoint chargé des essais, L. A. Voskressenski, ont les yeux rivés sur les périscopes leur donnant l'image du site de lancement. A quelques mètres derrière, se tiennent Riabikov et les membres de la commission d'Etat. L'ordre est alors donné au colonel A. I. Nossov, chef de l'équipe de lancement, de procéder au tir. Il appuie sur le bouton. Il est 22h 28mn 34s, heure de Moscou. Le lanceur s'élève lentement et prend de plus en plus de vitesse. 5 minutes et 14,5 secondes plus tard, le premier satellite de la Terre est en orbite elliptique de dimensions 226,07 / 950,59 kilomètres, inclinée à 65,1 degrés et parcourue en 96,2 minutes.

Un "bip-bip-bip" informe l'humanité de l'événement. Korolev, très ému, n'attend pas pour réunir les artisans de ce succès. "Aujourd'hui, nous avons réalisé le rêve de quelques-uns comme Constantin Edouardovitch Tsiolkovski, notre grand pionnier. Il a prédit que l'humanité ne resterait pas toujours sur Terre. Le Spoutnik est la première confirmation de sa prophétie. Nous pouvons être fière qu'elle se soit réalisée dans notre pays. A tous merci du fond du coeur.".

Le retentissement est mondial et considérable. Au Kremlin, Nikita S. Khrouchtchev savoure ce succès avec délectation et non sans quelque surprise d'autant que de nombreux télégrammes de félicitations affluent du monde entier. L'Union soviétique a pris un avantage technologique et psychologique considérable sur l'Occident. Pour lui, une chose est désormais claire : il faut maintenir, voir accroître cette avance. Il convient dès lors de donner au pays les moyens budgétaires, matériels et humains nécessaires.

Jacques Villain, Baïkonour, La porte des étoiles, SEP, Armand Collin Éditeur, 2-200-21546-0, 1994

C. Carlier & M. Gilli, Les trente premières années du CNES, L'agence française de l'espace 1962-1992, La documentation Française, ISBN 2-11-003206-5, 1994

06/11/1957 -- France

Nomination de monsieur Gaillard comme président du Conseil.

Initiation à la force de frappe française (1945-2010), M. Theleri, Stock, 2-234-04700-5, 1997

06/12/1957 -- France

Décès de Robert Esnault-Pelterie.

La grande aventure de l'espace, tome 1, Editions Rombaldi, 1967