1954
Mise à jour : 01/03/1999
actualiser le menu

16/03/1954 -- France

Pour la première fois un membre de la IVème république, en l'occurrence René Pleven, Ministre de la défense, montre officiellement l'intérêt du pouvoir pour le nucléaire militaire.

Le Président du Conseil, Joseph Laniel, est quant à lui, opposé à 1a réalisation d'une bombe française tant il compte sur la protection du parapluie américain.

Déclaration de monsieur René Pleven :

"En premier lieu, nos recherches militaires sur le plan atomique ne peuvent pas encore être dotées de moyens aussi importants qu'il serait souhaitable.

J'estime que dans les quelques mois qui viennent, et en tout état de cause avant la préparation du budget de 1955, le Gouvernement devra examiner au fond l'ensemble du problème que pose la fabrication d'armes nucléaires pour un pays de l'importance de la France...

On ne peut se lancer vraiment dans les recherches militaires nucléaires que si certaines conditions préliminaires de formation de personnel, de fabrication de matières premières et de mise au point de méthodes sont remplies...

Au cours des trois dernières années, des officiers et des ingénieurs ont été réorientés sur les études nucléaires et ont fait des stages au CEA. En ce qui concerne la matière première, les études et constructions du CEA.

ne seront pas en mesure de fournir une quantité suffisante avant un certain délai, et c'est seulement à partir de 1955 que le problème pourra être traité au fond.".

Jacques Villain, La force de dissuasion française, Genèse et évolution, Docavia - Volume 26, Editions Larivière, 1987

26/12/1954 -- France

Conseil interministériel présidé par le président du Conseil, Mendes France, avec la participation du général Koenig, ministre de la Défense nationale et des Forces armées, messieurs Caillavet, Chevaller, Longchambon, Temple, secrétaires d'état et messieurs Goldschmidt, Guillaumat, Perrin du Commissariat à l'Énergie Atomique (CEA), les généraux Bergeron, Crépin, Lardm, Vernoux; les ingénieurs Brad et Combeaux. L'ordre du jour vise à définir les modalités de réalisation de la bombe atomique.

Les devis présentés se situent sur une période de cinq à six ans, à hauteur de cent vingt-cinq milliards de francs pour la bombe et quarante-cinq pour deux sous-marins à propulsion nucléaire.

M. Mendès France, rentrant d'un déplacement aux États-Unis se déclara " favorable à l'examen d'un programme secret d'études de fabrication d'armes nucléaires " en précisant " sans la bombe on n'a pas voix au chapitre".

Les conclusions de cette réunion traduisent les hésitations qui existent sur le problème nucléaire :

- Il faut prendre la décision de lancer le programme de fabrication d'armes et de sous-marins nucléaires.

- La décision relative aux armes nucléaires sera gardée secrète

- Le Ministre de la Défense nationale, présentera au Conseil des ministres un projet de décision.

Jacques Villain, La force de dissuasion française, Genèse et évolution, Docavia - Volume 26, Editions Larivière, 1987