1820 - 1829
Mise à jour : 22/11/1998

1820 -- Autriche

À partir de l’année 1820, les Autrichiens, sous la direction du colonel Augustin, qui passe aussi en Autriche pour avoir inventé les fusées, créent dans l’établissement spécial de Raketendorf, près de Wiener-Neustadt, un système de fusées entièrement différentes du dernier système de William Congreve.

Ils sont demeurés fidèles au type ancien, en laissant l’évent grandement ouvert dans toute l’étendue de la section du cartouche, en employant la composition la plus vive possible, en donnant à l’âme son maximum de surface aux dépens de la quantité de poudre chargée, en allégeant jusqu’à la dernière limite le poids du système, en sacrifiant tout à la rapidité de la combustion et du départ, et par la suite à la précision du tir. Ils ont faits de leurs fusées des projectiles d’une grande justesse mais de peu de portée.

Les Autrichiens ont emprunté au Danois Schumacker l’idée de rendre le projectile d’armement indépendant du cartouche à un certain moment de la trajectoire, mais ils l’ont perfectionnée. Ils attachent, dans leurs fusées légères de campagne, le projectile, boulet ou obus, sur la tête du cartouche, avec des rubans de fils qui se rompent ou se déchirent au premier ricochet, et ils ont combiné, pour cette espèce de fusées, un affût et un procédé de tir qui, après les avoir élevées assez haut, les faits plonger vers le sol et ricocher précisément au moment où elles acquièrent leur plus grande force.

Les fusées de guerre, Monsieur Susane, Mémoires de l'académie impériale de Metz, XLIVe année, 1862-63, 2ème série, XIe année, 2ème partie

1824 -- France

La compagnie d’artificiers de Toulouse est supprimée en 1824, elle vient se fondre à Metz dans l’organisation de l’Ècole de pyrotechnie créée la même année.

Les fusées de guerre, Monsieur Susane, Mémoires de l'académie impériale de Metz, XLIVe année, 1862-63, 2ème série, XIe année, 2ème partie

1825 -- Russie - Grande-Bretagne

La Russie, n’a pas atteint un niveau scientifique, et surtout un niveau industriel, lui fournissant les moyens de se créer un système de fusées.

Après diverses tentatives, qui semblent avoir été infructueuses, elle se résigne à se procurer des fusées en Angleterre quand elle en a besoin.

Elle refuse le concours de monsieur Bedfort, mécanicien anglais, qui a travaillé à Woolwich dans l’un des ateliers de William Congreve.

Les fusées de guerre, Monsieur Susane, Mémoires de l'académie impériale de Metz, XLIVe année, 1862-63, 2ème série, XIe année, 2ème partie

Début 1826 -- France

À Metz, à l’Ècole de pyrotechnie, faute d’installation, faute d’outils, faute de personnel, et surtout faute d’argent, il n’est plus question de fusées. Le capitaine de vaisseau de Montgéry, à qui l’on doit d’intéressants travaux sur l’artillerie navale et sur les fusées, peut constater en 1826, qu’il n’y a que trois états en Europe, qui restent, à ce moment, complètement indifférents à la question. Ces Ètats se nomment : la Turquie, l’Espagne et la France.

Au moment où la France abandonne ses travaux sur les fusées, elle est sur le point d’avoir recours à la science des Anglais, sans se douter que nous étions alors plus avancés dans la question des fusées que les Anglais eux même.

Les fusées de guerre, Monsieur Susane, Mémoires de l'académie impériale de Metz, XLIVe année, 1862-63, 2ème série, XIe année, 2ème partie

Décembre 1826 -- France - Grande-Bretagne

Le gouvernement français, à la suite des démarches faites par monsieur le baron Charles Dupin, qui vient d’étudier les ressources militaires et navales de la Grande-Bretagne, croit utile d’agréer conditionnellement les offres de service de monsieur Bedford, qui les a d’abord présentées sans succès à la Russie.

Les fusées de guerre, Monsieur Susane, Mémoires de l'académie impériale de Metz, XLIVe année, 1862-63, 2ème série, XIe année, 2ème partie

11/05/1827 -- France - Grande-Bretagne

Bien que les fusées fournies par monsieur Bedford n’aient pas complètement répondu, dans des épreuves exécutées à Vincennes, aux conditions de programme qui avait été tracé, le Ministre se décide cependant à signer un traité avec le mécanicien anglais, qui est alors envoyé à de l’Ècole de pyrotechnie de Metz.

Les fusées de guerre, Monsieur Susane, Mémoires de l'académie impériale de Metz, XLIVe année, 1862-63, 2ème série, XIe année, 2ème partie

Fin 1827 -- France

Si l'on se demande pourquoi en 1827, à une époque où Bruslard est encore plein de santé et de zèle, où l'artillerie possède encore bon nombre des officiers et sous-officiers qui ont coopéré aux travaux de Hambourg et de Toulouse, l'État et le corps de l'artillerie acceptent aussi facilement le concours de monsieur Bedfort, nous répondons qu'à cette époque toutes les personnes étrangères à la question, et Dieu sait si c'est le cas du plus grand nombre, croient à la vertu du secret de William Congreve.

On est toujours sous le coup de l'impression sourde, mais profondément restée dans l'esprit du public, produite par les incendies de Boulogne, de Copenhague et de Flessingue.

Les fusées de guerre, Monsieur Susane, Mémoires de l'académie impériale de Metz, XLIVe année, 1862-63, 2ème série, XIe année, 2ème partie

1828 -- Grande-Bretagne

Mort de Sir William Congreve à Toulouse.

Bibliorom Larousse, Microsoft Corporation et Liris Interactive, 1996

1828 -- France - Grèce

On envoie en Morée quelques caisses de fusées. Une occasion unique de s'en servir se présente un jour devant Patras. On cherche de tous côtés l'artificier qui a escorté les fusées dans leur voyage, et qui seul, dit-on, sait au juste ce que sait. On le trouve enfin endormi sur le seuil d'un temple de Bacchus. Il faut respecter son sommeil, et l'occasion s'envole.

Les fusées de guerre, Monsieur Susane, Mémoires de l'académie impériale de Metz, XLIVe année, 1862-63, 2ème série, XIe année, 2ème partie

1829 -- Russie

La Russie organise à Saint-Pétersbourg, sous l’influance du général Schilder et avec le concours d’un autre ouvrier anglais, un établissement de très peu d’importance, dont le but officiel, suivant les écrits du général Konstantinoff "est de poursuivre le perfectionnement des fusées, mais qui en réalité, n’existe que pour faire nombre et compléter la nomenclature des établissement de technologie militaire.".

Les fusées de guerre, Monsieur Susane, Mémoires de l'académie impériale de Metz, XLIVe année, 1862-63, 2ème série, XIe année, 2ème partie