1800 - 1809
Mise à jour : 24/08/1999
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1804 -- Grande Bretagne

A l'arsenal de Woolwich, le Colonel William Congreve met au point une fusée de dix kilogrammes d'une portée de 1830 mètres. William Congreve dit :

"C'est en 1804 qu'il me vient pour la première fois à l'idée que, la force de projection des fusées se trouvant en elles-mêmes et agissant sans aucune réaction sur leur point de départ, on pourrait avec succès en faire usage, tant sur terre que sur mer, dans les différents cas où, à la mer surtout, le violent recul produit par l'explosion de la poudre limite considérablement, s'il ne rend tout à fait impossible, l'usage de l'artillerie ordinaire. Mais le point essentiel et difficile à obtenir, pour les fusées ainsi destinées aux services de terre et de mer, est une portée suffisante et la faculté de leur faire lancer une quantité assez grande de matière incendiaire.

Je sais que dans l'Inde on fait usage des fusées dans les opérations militaires, mais aussi que leurs dimensions sont faibles, et que leurs portées ne dépassent pas 1000 yards (environ 915 mètres). Je sais aussi que diverses expériences ont été faites quelques années auparavant par les soins du général Désagulier, alors directeur de l'artillerie, pour construire de grandes fusées, mais qu'elles n'ont pas réussi.".

En effet, le Français Julienne de Belair a vu en Inde les effets des fusées d'Hayder-Ali et de Tippo-Saïb. L'artificier Ruggieri ; Prévôt, officier d'artillerie au service de Catherine II, le capitaine La Riboisière, devenu premier inspecteur général de l'artillerie sous l'empir et Marescot, avaient pris de 1788 à 1793 l'initiative de faire de recherches sur les fusées en Europe. Malheureusement leurs travaux n'eurent aucune suite.

Les fusées de guerre, Monsieur Susane, Mémoires de l'Académie impériale de Metz, XLIVe année, 1862-63, 2ème série, XIe année, 2ème partie

Encyclopédie visuelle de l'exploration de l'espace, Bordas, 0-04012777-1, 1982

Bibliorom Larousse, Microsoft Corporation et Liris Interactive, 1996

Sir William Congreve

1804 -- France

Le général Eblé poursuit des recherches analogues à celle de William Congreve.

Il parvient à lancer des fusées sous un angle de quinze degrés, ce qui constitue un progrès considérable pour l'époque. Grâce aux victoires, lors des campagnes d'Austerlitz, d'Iéna, de Friedland et de Wagram, l'Empereur est sûr que son armée est la plus forte et ne pense pas qu'une arme nouvelle puisse être ajoutée à son arsenal. Les travaux d'Eblé ne sont pas poussés plus loin. C'est ainsi que la France a laissé à l'Angleterre l'initiative d'une application sérieuse des fusées à la guerre.

Les fusées de guerre, Monsieur Susane, Mémoires de l'académie impériale de Metz, XLIVe année, 1862-63, 2ème série, XIe année, 2ème partie

1805 -- Grande-Bretagne

Le Colonel William Congreve fait la démonstration qu'une fusée de 2,7 kilogrammes peut parcourir quelque 1830 mètres soit deux fois plus que les fusées indiennes. Par fusée de 2,7 kilogrammes on entend le poids de la balle de plomb logée dans l'emplacement du moteur. Congreve teste les fusées à l'arsenal de Woolwich, en augmente la porté et la précision. Il étudie une fusée blindée de 14,5 kilogrammes et crée une poudre à combustion accélérée pour en accroître la portée.

Les fusées de guerre, Monsieur Susane, Mémoires de l'académie impériale de Metz, XLIVe année, 1862-63, 2ème série, XIe année, 2ème partie

Encyclopédie visuelle de l'exploration de l'espace, Bordas, 0-04012777-1, 1982.

1805 -- France

Le colonel du génie de Récicourt envoie à la "Société d'encouragements de Paris" des fusées incendiaires trouvées à bord d'un brûlot anglais échoué devant l'île d'aix. D'Arcet se charge de les décrire et d'en analyser la composition. Après cette analyse, une commission d'officiers d'artillerie est formée par ordre de l'Empereur pour chercher à fabriquer des fusées semblables à celles des Anglais.

Les fusées de guerre, Monsieur Susane, Mémoires de l'académie impériale de Metz, XLIVe année, 1862-63, 2ème série, XIe année, 2ème partie.

Mars 1806 -- Grande-Bretagne

Le Colonel William Congreve conçoit le projet et obtient la permission de faire des fusées de plus grandes dimensions et leur donne des enveloppes en tôle au lieu d'enveloppes en papier.

Congreve dit : "Je réussis à construire des fusées de trente-deux livres, renfermant autant de matière incendiaire qu'une carcasse sphérique de dix pouces, et d'une portée moyenne de 3000 yards (environ 2740 mètres).". Quelque temps plus tard Congreve est admis à tirer des fusées en présence du roi d'Angleterre et reçoit l'ordre de faire l'essai de ses procédés sur la ville de Boulogne.

Les fusées de guerre, Monsieur Susane, Mémoires de l'académie impériale de Metz, XLIVe année, 1862-63, 2ème série, XIe année, 2ème partie.

Transport par un artificier anglais des fusées de Congreve

08/10/1806 -- France

Deuxième usage des fusées de William Congreve, lors des Guerres Napoléoniennes. Dix-huit bateaux à voiles et à rames embossés à 2400 mètres du port et munis de fusées attaquent Boulogne. Deux cents fusées du calibre de trois pouces, munis de pots incendiaires, sont lancées en moins demi-heure. Trois maisons sont brûlées et plusieurs navires reçoivent des avaries.

En France, on parle très diversement de cette première application des fusées. Les philanthropes et les gens de lettres jettent de hauts cris et veulent que le gouvernement français fasse au gouvernement britannique d'énergique remontrance contre l'emploi de ces armes barbares et déloyales.

Dans l'armée on s'applique au contraire à diminuer, à nier, même l'importance de cette arme nouvelle.

Il est dit, ce qui du reste est vrai, que les matelots et les soldats ont facilement étouffé avec du sable mouillé les matières incendiaires vomies par les fusées ou saisi avec des pinces et des crochets ces foyers d'incendie pour les jeter à la mer. Quoi qu'il en soit, l'impression générale produite en France par la tentative de Boulogne est très vive.

Les fusées de guerre, Monsieur Susane, Mémoires de l'Académie impériale de Metz, XLIVe année, 1862-63, 2ème série, XIe année, 2ème partie

Encyclopédie visuelle de l'exploration de l'espace, Bordas, 0-04012777-1, 1982

Jacques Villain, L'aventure millénaire des fusées, Explora - Presses Pocket, N° 3620, 2-266-0524-X, 1993

Fusées de Congreve

02/09/1807 -- Grande-Bretagne - Danemark

Du deux au sept septembre. Des fusées de Congreve sont lancées sur Copenhague, mettant le feu à de grandes parties de la ville. Les fusées à têtes rondes déchargent des balles de carabine tandis que les fusées à têtes pointues ont des trous, par où fuse un mélange incendiaire.

L'escadre de l'amiral Gambier lance 40000 fusées incendiaires, entremêlées avec 6000 bombes et 5000 boulets.

Les Danois croient immédiatement à l'efficacité des fusées, et ils se promettent, dès qu'ils auront cicatrisé leurs blessures, d'ajouter cette force à leurs moyens de défense.

Les fusées de guerre, Monsieur Susane, Mémoires de l'Académie impériale de Metz, XLIVe année, 1862-63, 2ème série, XIe année, 2ème partie

Encyclopédie visuelle de l'exploration de l'espace, Bordas, 0-04012777-1, 1982

Utilisation des fusées dans les combats terrestre au début du XIXe siècle

1809 -- France - Angleterre

Destruction de l'escadre de l'amiral Allemand dans la rade de l'île d'Aix.

1200 fusées sont tirées.

William Congreve dirige lui-même les tirs.

Les fusées de guerre, Monsieur Susane, Mémoires de l'académie impériale de Metz, XLIVe année, 1862-63, 2ème série, XIe année, 2ème partie

1809 -- France - Pays Bas

Bombardement et prise de Flessingue.

trente hommes sont nécessaires pour lancer les fusées qui détruisent l'hôtel de ville, ainsi que soixante-dix maisons. Elles en endomagent un nombre beaucoup plus grand. La prise de Flessingue est un désastre dont le retentissement est étouffé par la victoire de Wagram.

Les fusées de guerre, Monsieur Susane, Mémoires de l'académie impériale de Metz, XLIVe année, 1862-63, 2ème série, XIe année, 2ème partie